LE DOSSIER L’enquête estivale qui dresse les profils du touriste en Corse - @CorseMatin

Selon l’agence du tourisme de la Corse et l’Insee Corse, l’estivant type est français. Il se déplace en famille. Il dispose d’une certaine aisance financière et affiche une vraie préférence pour la location entre particuliers
Àquoi ressemblent les touristes accueillis dans l’île ? L’agence de tourisme de la Corse (ATC) et l’Insee Corse viennent de donner leur verdict à travers une "radiographie de la fréquentation touristique", après avoir passé au crible les voyageurs au départ de la Corse.
Ainsi, entre le 1er juillet et le 31 août, tandis que la saison est au plus haut, l’île apparaît pour l’essentiel comme une destination familiale. "En 2017, 1,4 million de touristes ont séjourné à travers l’île lors des grandes vacances. 60 % d’entre eux étaient des familles. La proportion de couple quant à elle s’établissait à 21 %", notent les rédactrices de l’étude commune, Magali Bonnefont, Aude Genovese-Bolleyn et Barbara Luquet de l’Insee Corse.
Cette période de l’année apparaît, en revanche, peu propice aux escapades entre bons copains. "La proportion de séjours entre amis est plus restreinte, de l’ordre de 11 %. Les personnes voyageant seules sont peu nombreuses", poursuit-on. On se déplace avec conjoints et enfants. Et on affiche dans 66 % des cas une moyenne d’âge comprise entre 25 et 50 ans. Dans le même temps, la famille type sera française. "66 % de ces touristes sont français. 18 % sont originaires d’Île-de-France, 17 % d’Auvergne-Rhône-Alpes et 14 % de Provence-Alpes-Côte d’Azur", énumèrent les observateurs.

Bastia par la mer, Ajaccio par les airs

Quant aux 34 % d’étrangers qui aiment la Corse en plein été, ils sont avant tout italiens, même si les Allemands participent aussi au mouvement. "Les Italiens constituent la première nationalité étrangère, soit 35 %. Les Allemands arrivent en seconde position. Ils représentent 20 % de la catégorie", détaille l’enquête.
En outre, l’immersion corse se savoure année après année. On ne se lasse pas vraiment, surtout si on vient du Continent. La preuve selon l’ATC et le statisticien national. "Les touristes de juillet et août sont pour la plupart fidèles à la destination. 53 % sont déjà venus dans l’île au moins une fois et 29 % au moins trois fois. Les Français se montrent plus assidus que les étrangers. S’agissant de ces derniers, 54 % découvrent la destination." Ce sont les ressortissants nationaux aussi qui affichent le pouvoir d’achat le plus élevé. "Les revenus du foyer les plus fréquents se situent toujours entre 2 500 et 4 000 euros mensuels. Les groupes avec des revenus allant de 4 000 à 6 000 euros sont quasiment aussi nombreux. 20 % des voyageurs déclarent des revenus supérieurs à 6 000 euros."
Auparavant, ils sont de préférence venus à la rencontre de l’île en bateau et ont mis le cap sur Bastia. "Ce port prédomine toujours pour les rotations", soulignent l’ATC et l’Insee Corse. Ils ont montré la voie maritime aux villégiateurs étrangers."Sept sur dix empruntent le bateau en moyenne, dont la quasi-totalité des Italiens et 80 % d’Allemands, de touristes en provenance d’Europe centrale et des Pays Bas."

Juillet et août, la sédentarité touristique

Autres nationalités et autre forme de mobilité. Les Belges, les Anglais et les Scandinaves prennent plutôt la décision d’aller vite et, dans la foulée, font le choix de l’avion. Ils ont tendance à atterrir à Ajaccio comme les vacanciers français d’ailleurs. "Campo dell’Oro est fréquenté par 35 % des voyageurs. Viennent ensuite Bastia avec 29 %, puis Figari avec 25 %", indique l’étude. Une fois sur place, ils se sentiront davantage attirés par l’Extrême-Sud et la Balagne que par les pôles urbains d’Ajaccio et Bastia."L’Extrême-Sud avec trois millions de nuitées - 25 % de l’ensemble - s’impose comme la première destination touristique dans l’île. La Balagne, de son côté, représente 2,4 millions de nuitées et une part de 20 %. Par comparaison, la région ajaccienne et la région formée par Bastia et le Cap Corse regroupent 24 % des nuitées", calcule-t-on. Du Nord au Sud de l’île, les estivants opteront pour un séjour de douze nuits en moyenne. Pour un tiers d’entre eux, l’hébergement s’assimilera à une location de particulier à particulier. 30 % privilégieront le camping et 19 % les villages de vacances et autres résidences de tourisme. Seuls 10 % d’entre eux franchissent le seuil d’un hôtel.
Dans tous les cas, on est persuadé que des vacances réussies, ça se prépare. "84 % des séjours ont fait l’objet d’une réservation et depuis plus de trois mois dans 45 % des cas", remarquent les auteurs. La location d’appartements et de maisons s’est faite en ligne. "À cet égard, un hébergement sur deux est retenu via des sites tels que Airbnb, Abritel, Homelidays." Et lorsqu’on a trouvé un point de chute, on s’y tient. Et le fait de disposer d’un véhicule ne change rien au comportement. C’est un fait : entre juillet et août, la sédentarité touristique est une donnée majeure. "Les deux-tiers de ces touristes vont dormir dans une seule et unique région. Leur proportion atteint trois-quarts lorsqu’ils ont pris une location", assurent-ils. Dans l’ensemble, ce mode de vie éphémère s’avère être agréable. D’autant qu’on a le sentiment de s’y retrouver d’un point de vue financier.
En 2017, 89 % des estivants se déclarent satisfaits du rapport qualité-prix de leur séjour. Dans le lot, 28 % sont encore plus enthousiastes et, par conséquent, se disent "très satisfaits". On est content de l’accueil, de la qualité du logement aussi. En revanche, on se montre un peu plus réservé sur le coût de la restauration et du transport. Ces réalités ne feront respectivement que 64 % et 67 % de satisfaits pour 7 % et 5 % de mécontents.

Par affinités ou pour le travail

Parmi le 1,4 million de touristes qui ont débarqué dans l’île durant l’été 2017, 300 000 sont des "touristes affinitaires", en d’autres termes, des vacanciers qui profitent du moment pour renouer avec de la famille, des amis ou bien pour rouvrir leur résidence secondaire.
2 % d’entre eux arrivent à l’occasion d’un échange d’appartement. Une fois de plus, ces visiteurs sont en majorité de nationalité française. "La moitié vient de la région Paca et de l’Île-de-France." La catégorie comprend 47 000 étrangers, dont 33 % d’Italiens. Et, pour tous, "les affinités" résistent au temps qui passe. Si bien que la Corse relève de l’habitude estivale . "Ils sont plus de huit sur dix à être venus au moins une autre fois lors des cinq dernières années. Les résidents secondaires sont ceux qui viennent le plus souvent. 70 % sont venus à six reprises au moins dans ce même laps de temps", constate le statisticien. Sous le soleil d’été, il arrive que la Corse n’ait rien à voir avec les plaisirs balnéaires et l’aventure en pleine nature. "47 000 visiteurs entre le 1 er juillet et le 31 août indiquent être venus pour des raisons professionnelles", précise-t-on. Ils ont pour compagnons de voyage des collègues. Ils sont originaires d’Île-de-France ou de Paca, en général. Ils affichent des revenus mensuels supérieurs à 2 500 euros et se déplacent en avion. 23 % des séjours durent quinze nuits et plus. L’hébergement marchand professionnel est la solution la plus appropriée dans 61 % des cas. V. E.

A Corte, la randonnée ne s’improvise pas

Sandrine et Patrick ont sillonné la Corse à pied. / PHOTO JEANNOT FILIPPI
Corte, ville de montagne par excellence, accueille chaque année de nombreux adeptes de randonnées. Parmi ces amoureux de nature, Sandrine et Patrick, touristes quinquagénaires d'origine grenobloise, rencontrés à l'issue de leur périple pédestre de huit jours : "Nous sommes partis depuis Cargèse. Nous sommes passés par le col de Vergio, le refuge de Manganu, puis celui de la Sega avant d'arriver à Corte. Nous étions déjà venus en Corse avec nos enfants il y a quelques années et nous avions déjà séjourné à Cargèse mais en club. Nous avions beaucoup aimé." Une escapade en tête-à-tête, "sans les enfants devenus grands", que ces habitués de la montagne ont appréhendé comme il se doit. Équipés correctement et ayant "préparé le déplacement a-vant de se lancer", ils ont confié avoir observé, chez d’autres randonneurs, des comportements inappropriés : "Certains partent sans carte, s’étonnent-ils, et il y en a même qui n'ont pas d'eau." Enthousiastes quant à la richesse culturelle et humaine de leur parcours, ils précisent que leur escapade s'est faite "assez facilement car les sentiers sont bien balisés" : "Nous voulions rencontrer la Corse autrement, donc nous l'avons traversée d'ouest en est. Nous avons fait seulement deux étapes du GR20, nous étions là pour l’itinérance, pas pour les performances." Et de regretter tout de même : "C'est dommage que l'entretien de tous les sentiers ne soit pas identique à celui du GR20."
D'autant que, selon eux, "le Mare e Monti et le Mare a Mare sont "super bien". Le GR20, c’est l’autoroute avec énormément de monde. Pour notre part, on ne fait pas de la montagne, on en consomme." Interrogatifs sur le faible nettoyage de certains refuges qui a un peu gâché la magie des lieux, ils gardent toutefois des images sublimes de leur aventure. Des passionnés des choses simples et sincères que la nature offre et qui, avant d'achever leur séjour en Corse, se sont accordés "trois jours de plage à Cargèse".

Découvrir les étendues de la Plaine

Cherchant la détente, cette famille hollandaise a opté pour un séjour en camping à Ghisunaccia. / PHOTO M. D.







Une fois de plus en cette période estivale, la Corse fait le plein de vacanciers. Des vacanciers qui, parfois, traversent l’Europe pour découvrir les montagnes et les plages de sable fin. C’est le cas de Erwyn et Elsbet, deux jeunes parents hollandais accompagnés de leurs deux enfants, Jenny et Maarten. "C’est la deuxième fois que nous venons en Corse. La première fois, nous avons passé nos vacances à Calvi et Porto. Cette fois-ci, nous sommes allés à Ghisunaccia, au camping Marina d’Oru. Ces deux lieux sont totalement différents mais je dois avouer que je trouve le coin de Calvi et ses alentours plus joli et moins plat", explique Erwin. Pour ce couple, les vacances riment avant tout avec le repos et la détente. C’est la raison pour laquelle ils ont choisi de rester dans un camping avec leurs deux enfants, afin de profiter de la piscine et de la plage comme le confie Erwin. "Peut-être que nous irons nous balader mais nous l’avons fait l’année dernière. Cette année, nous sommes surtout venus pour la détente et passer des moments en famille". Avant d’ajouter : "Nous préférons privilégier le camping à la visite car les prix sont très chers en Corse. Imaginez lorsque l’on mange à quatre dans un restaurant en centre-ville ou dans une paillote au bord de la mer. Les prix peuvent s’envoler." Fort heureusement, ce ne sont pas les prix qui vont empêcher cette famille de revenir puisqu’ils envisagent - déjà - de revenir passer une partie de leurs vacances l’année prochaine au Sud de la côte orientale.

En Balagne, de retour avec les enfants

Cette fois-ci, la famille Beauton a choisi de visiter la Balagne. / PHOTO L. M
La Balagne est une destination très prisée en été. Ainsi, vous êtes-vous déjà mis dans la peau des visiteurs ? Nous l’avons fait, à l’office du tourisme de Calvi et nous avons rencontré la famille Beauton, originaire du Bordelais. Pour William et Joelle, l’île n’est pas vraiment une découverte, car ils avaient déjà visité la Corse en amoureux. Pour leurs jumeaux : Matis et Quentin, 13 ans, c’est une première. Les parents, qui avaient envie de revenir profiter des paysages corses, ont décidé de faire découvrir cette destination à leurs enfants. La première fois, le couple avait opté pour un road trip en prenant le ferry avec sa propre voiture. Cette fois, c’est en avion qu’ils ont fait le voyage. Lorsqu’on leur demande pourquoi, la réponse est nuancée : "Tout d’abord pour des raisons de praticité, on n’est là qu’une semaine. Puis aussi pour raison financière, c’est mieux…" Néanmoins, ils ajoutent que s’ils essaient tout de même d’optimiser le coût de leurs vacances, ils n’ont pas de budget à respecter. Arrivés à Bastia, ils ont loué une voiture et opté pour un appartement en Balagne. Puis, ils ont apprécié l’accueil : "Les gens sont très gentils." Désormais, le jour du départ approche, mais la famille n’y pense pas encore et s’apprête à visiter la réserve de Scandola.

Galeria à cœur pour Francesco

Ayant étudié en Sardaigne, Francesco revient chaque été en Corse. / PHOTO A. L.
"J’ai un besoin immense de venir chaque année en Corse", confit Francesco Caneo, 25 ans et fier de ses origines sarde. Elle est pour lui aussi, un retour à la famille. Né à Alghero, le jeune homme a fait ses études d’agriculture à Sassari. Issu d’une famille d’éleveurs laitiers, il souhaite reprendre les terrains et ouvrir une pépinière.
Depuis son enfance, il est très attaché à la nature. Francesco a vécu avec son frère et ses parents à la campagne. C’est à l’âge de six ans qu’il plante ses premières fleurs avec sa grand-mère, en Corse. "Ma grand-mère vit à Galeria. Depuis mon plus jeune âge, nous partageons cette passion pour la nature. Nous plantons des tomates, des courgettes, des fleurs et en même temps, elle m’apprend à parler correctement le français", raconte Francesco. Depuis deux ans, il passe ses étés entiers à Galeria, où il trouve calme et sérénité. Sa grand-mère a un restaurant de poisson où il apprécie donner un coup de main et apprendre de nouvelles choses. "Je n’avais jamais servi avant, alors de temps en temps, je demande si je peux prendre une commande, cela m’amuse."
Il pratique des activités qu’il adore : pêche aux palangres avec son grand-père, marche en montagne avec son oncle. Pour beaucoup, ce sont des activités simples de la vie courante, mais pour lui, elles sont d’une grande richesse. "Francesco a toujours eu soif d’apprendre. Il aime savoir d’où il vient, ses origines, apprendre les langues, et surtout il aime rester avec moi, car nous partageons beaucoup de choses ensemble", commente Pepina, sa grand-mère. A. L.

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