Mare di Agrumi : Des circuits touristiques autour des agrumes en Plaine orientale - Samedi 26 janvier 2019 - @CorseNetInfo

La Chambre de Commerce et d’industrie de Haute-Corse (CCI2B) organise, ce weekend, à Corsic'Agropole, sur la commune de San Giuliano en Plaine orientale, les journées "Mare di Agrumi". Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Italie / France Interreg 2014-2020, vise à promouvoir les agrumes de Méditerranée. En présence des partenaires italiens, notamment le maire de la commune ligure de Savone, chef de file du projet, et des acteurs de la filière et du territoire, une conférence débat, présidée par l'INRA et l'AOP Fruits de Corse, a dressé, samedi matin, l'état des lieux de la filière Agrumes de Corse et ses perspectives à long terme. L’après-midi, un Living Lab des Agrumes a été inauguré et le Circuit touristique "Terre d'agrumes" officiellement lancé. Explications de Thomas Gaudin, conseiller technique, représentant la Chambre de Commerce de Haute-Corse (CCI2B), suivies de celles d’Hélène Santoni, directrice de l’office de tourisme du Fium’Orbu Castellu.


Mare di Agrumi : Des circuits touristiques autour des agrumes en Plaine orientale
Comment valoriser les diverses variétés agrumicoles de la Plaine orientale ? 
C’est l’enjeu, pour la Corse, du projet « Mare di Agrumes », premier Appel à projets du programme européen transfrontalier INTERREG 2014-2020. La commune ligure de Savona est chef de file en partenariat avec la commune sarde de Siniscola, la province toscane de Livourne, l’université de Pise (Toscane), la Chambre de commerce de Ligurie, et, dans l’île, avec la Chambre de Commerce de Haute-Corse (CCI2B), l’INRA et le CIRAD. L’objectif est de valoriser les diverses variétés agrumicoles des territoires concernés en facilitant l’émergence de synergies entre les producteurs et les transformateurs des territoires, les écarts de tri dans l’agro-alimentaire ou la cosmétique et par la mise en place de circuits touristiques spécifiques avec les offices du tourisme de la Plaine Orientale. Les intercommunalités de Costa Verde, d’Oriente et de Fium’Orbu Castellu ont créé des circuits touristiques, qui regroupent, de Moriani à Ghisonaccia, des producteurs et des transformateurs d’agrumes. Pour promouvoir cette route des agrumes, qui s’inspire de la route des vins, la CCI 2B a fléché un budget pour la conception et l’édition d’une brochure regroupant l’ensemble des circuits, et distribué à 15 000 exemplaires par les offices de tourisme concernés.

Thomas Gaudin : « L’enjeu est de faire naître des opportunités et de créer des échanges commerciaux »

Laetitia Ferraci, directrice de l’office de tourisme de l’Oriente, Thomas Gaudin, conseiller technique, représentant la Chambre de Commerce de Haute-Corse (CCI2B), Hélène Santoni, directrice de l’office de tourisme de Fium’Orbu Castellu, et Maryline Renoso, directrice de l’office de tourisme de Costa Verde.
Laetitia Ferraci, directrice de l’office de tourisme de l’Oriente, Thomas Gaudin, conseiller technique, représentant la Chambre de Commerce de Haute-Corse (CCI2B), Hélène Santoni, directrice de l’office de tourisme de Fium’Orbu Castellu, et Maryline Renoso, directrice de l’office de tourisme de Costa Verde.
- Pourquoi la CCI2B s’est-elle impliquée dans un projet agricole ? 
- C’est effectivement un projet qui parle d’agrume, mais ce qui nous intéresse, c’est la partie commerciale qui est le métier de la CCI. L’intérêt est de faire la promotion et d’accompagner principalement les transformateurs de la filière, également de trouver des débouchés pour les écarts de tri de production dans l’agroalimentaire et la cosmétique. Nous avons saisi la possibilité de travailler la partie tourisme en collaboration avec les Offices de tourisme. 
  
- C’est un projet européen. Comment l’avez-vous intégré ? 
- Ce projet s’inscrit dans INTERREG qui est le cadre réglementaire du programme européen entre l’Italie et la France. La commune de Savona, qui est chef de file du programme « Mare di Agrumi », nous a intégré comme partenaire. Cela nous donne l’opportunité de travailler pendant deux ans sur les thématiques liées aux agrumes avec les différents acteurs de la filière et les différents territoires impliqués. 
  
- Concrètement, qu’en tirez-vous ? 
- L’année dernière, nous avons organisé une première conférence qui s’est tenue à Corsic’Agropole. Sont venus des transformateurs italiens d’agrumes qui ont présenté aux producteurs et transformateurs corses ce qu’ils faisaient et inversement. Cela a permis des échanges qui peuvent éventuellement faire naître de nouvelles opportunités et créer des partenariats. 
  
- Les Italiens et les Corses ne sont-ils pas concurrents sur la filière ? 
- Non ! Pas du tout ! La Corse est sur une production de volume tandis que les Italiens ont une production mineure qui est essentiellement transformée dans l’agroalimentaire. Ils peuvent nous apprendre beaucoup de choses parce qu’ils ont un savoir-faire dans la transformation des produits et dans la valorisation des produits transformés. 
  
Y-a-t-il d’autres réalisations ? 
- Oui ! Ce projet nous a aussi permis de bénéficier de l’initiative de valorisation des agrumes. Il y a deux ans, nous avons participé au festival des agrumes de Savona qui est un marché de producteurs. Les transformateurs corses ont pu y présenter leurs produits. Nous avons répété exactement la même initiative à la foire des agrumes de Livourne, mi décembre avec notamment un producteur de biscuits aux agrumes, un producteur de confitures... Cela permet de faire naître des échanges commerciaux, en tous cas de faire connaître les produits corses. Aujourd’hui, nous inaugurons le Living Lab des agrumes et le circuit touristique « Mare di Agrumi ». Cette partie touristique a pour objectif de valoriser le territoire et les entreprises du territoire, et de mettre en avant la destination au sens large. 
  
- Qu’est-ce que ce Living Lab ? 
- C’est une salle de réunion mise à disposition des agrumiculteurs par Corsic’Agropole et dont l’équipement est financé par la CCI2B. C’était une demande des agriculteurs, mais surtout le programme européen en offrait la possibilité à travers une ligne budgétaire que l’on pouvait flécher. Avec les représentants des producteurs d’agrumes, nous nous sommes dit qu’il était important d’avoir un lieu où toute la filière - producteurs, transformateurs, metteurs en marché…- peut se réunir. L’enjeu, là aussi, est d’avoir un point d’échanges ouvert à tous et de mettre en place des synergies. 
  
- Un circuit touristique des agrumes a-t-il vraiment un potentiel ? Ne craignez-vous pas qu’il reste marginal ? 
- Ce n’est pas du tout marginal ! C’est même essentiel et cela peut être dupliqué ailleurs sur d’autres thématiques. La CCI2B a une stratégie de développement des lignes aériennes et maritimes. Mais une fois que les touristes sont arrivés, il faut leur offrir de l’expérienciel. Les touristes sont en recherche de découverte de terroirs, de savoir-faire… Les agrumes permettent ces découvertes et d’apporter une expérience aux visiteurs. 
  
- Est-ce un tourisme hors-saison ? 
- Oui, pour la production, mais les produits transformés sont disponibles toute l’année. Cela rentre, bien sûr, dans la stratégie de l’allongement de la saison touristique. Aujourd’hui, l’avant et l’après-saison sont des périodes presque plus actives que la pleine saison. 
  
- Comment les producteurs ont-ils accueilli ce projet de circuit ? 
- A priori, plutôt bien ! Nous avons laissé les offices de tourisme travailler sur ce thème puisque ce sont eux qui sont les spécialistes du tourisme sur leur territoire. Ils sont entrés directement en contact avec les producteurs et les consommateurs et leur ont proposé d’intégrer la démarche. Ce qui s’est fait de manière naturelle. Nous avons, donc, réussi à boucler ces trois circuits. 
  
Propos recueillis par Nicole MARI.

Hélène Santoni : « L’idée de la CCI de jouer sur l’agrume est une idée originale »

« Notre développement touristique sur la Corse orientale est basé sur une Corse authentique. Nous répondons à une demande de plus en plus pressante de la clientèle qui recherche un tourisme identitaire avec le besoin de rencontrer les gens du pays. Ce sont les agriculteurs qui portent l’âme de notre terre. Depuis toujours, nous essayons de créer avec eux des partenariats. En 2014, nous avons créé avec l’office de l’Oriente : « Les rendez-vous en Plaine orientale », des circuits de visites organisées du territoire où nous faisons rencontrer, à des groupes de touristes, un producteur, un artisan, un restaurateur… pour les amener à découvrir le territoire. L’idée de la CCI et des partenaires italiens de jouer sur l’agrume est une idée originale. C’est vrai que c’est un pari parce que les gens sont plutôt habitués à l’oenotourisme, mais ce pari peut surprendre. Des exploitants agricoles font déjà visiter les vergers… Et ça marche. C’est un succès ! Nous qui vivons dans cet environnement, nous ne nous rendons pas compte que pour une personne qui vit en ville, découvrir un verger, des arbres, rencontrer un agriculteur, l’entendre parler de son métier… c’est passionnant. Cela donne une matérialité. Les enfants découvrent que quand il y a un œuf, il y a une poule. Là, quand il y a une clémentine, il y a un arbre et un agrumiculteur qui cultive la terre. Cela humanise le territoire et lui rend ses lettres de noblesse. Je crois beaucoup à ce type de produits ». 
  
N.M. 
 

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