Après la Covid, le tourisme tout au long de l’année @CorseMatin

 

C’est la tour de Capu di Muru face à la Méditerranée, avec les montagnes en fond de scène que les partenaires ont choisi de faire figurer sur la page d’accueil de leur site Internet. SYLVAIN ALESSANDRI
C’est le sens du projet européen, Wintermed, qui réunit la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la Croatie, Chypre et la France et dont l’ATC est chef de file en termes de communication. Désormais, c’est un paysage emblématique insulaire qui donne le tempo de l’approche internationale

Troisième vague, troisième confinement et d’ores et déjà une avant-saison touristique 2021 très compromise, à l’échelon insulaire.

L’économie touristique continue à souffrir dans l’île comme ailleurs. Et d’ores et déjà, on sait globalement à quoi s’attendre en période de restrictions strictes de mobilité. « Un mois de confinement équivaut à 310 millions d’euros de manque à gagner. À l’issue des deux confinements, les pertes concernant le secteur touristique insulaire sont colossales et s’élèvent à 1,5 milliard d’euros », chiffre l’Agence du tourisme de la Corse-ATC. C’est dans ce contexte extrêmement préoccupant que les partenaires européens du projet « Wintermed » ou « La Méditerranée en hiver » ont fait avancer d’un cran les choses par écrans interposés. « Un déplacement était prévu pour l’occasion sur l’un des plus beaux endroits de Croatie, en l’occurrence Dubrovnik. Compte tenu de la situation, nous avons été contraints de procéder par visioconférence », commente-t-on depuis l’agence, aussi chef de file de la communication du projet.

Au total, ce sont près d’une centaine d’acteurs stratégiques du tourisme, grecs, italiens, espagnols, croates, chypriotes et français, qui ont donné de la consistance à l’échange et du même coup dopé leur visibilité en ajoutant à la démarche un nouvel outil, sous la forme d’un site Internet. Et à ce stade du programme, c’est la Corse qui a pris des allures d’icône pour symboliser l’art du tourisme durable version méditerranéenne. Le site s’ouvre sur une photo de la tour de Capo di Muro, avec mer et montagne en toile de fond. De cette façon, on compte envoyer le bon message au niveau transnational.

« La Méditerranée en hiver, c’est une vitrine pour l’ensemble des destinations balnéaires dont la Corse fait partie. Ensemble, avec nos partenaires, nous tournons le dos au slogan soleil et plages et la transition se fait tout en douceur. Il fallait commencer par proposer une autre image, le patrimoine, la pleine nature, et pour tout dire la quête des grands espaces est le nouveau produit d’appel », indique-t-on depuis l’Agence.

On gagne en efficacité et on éprouve un sentiment de fierté. « Évidemment, nous sommes satisfaits que notre île soit un peu le phare de ce nouveau défi. Ce qui est mis en commun, ce sont des problèmes identiques et donc des solutions communes dans cet aggiornamento qui s’amorce », analyse-t-on. La crise sanitaire accélère le mouvement de renouveau. « Lors des réunions de travail relatives au plan relance et de sauvetage de l’économie corse et plus particulièrement du plan spécifique pour le tourisme, nous avons fait porter l’accent sur la notion de tourisme durable et aussi et surtout un changement de paradigme dans la vision du tourisme. Bien sûr, il y a des fondamentaux que nous avons gardés mais nous avons aussi suivi les recommandations de la feuille de route du tourisme corse 2018-2021 », résume lors de son intervention Jean-Dominique Cesari, en charge du projet Wintermed à l’ATC.

Une île verte sur la grande bleue

Dans celle-ci, bien en amont du projet européen, l’ATC a d’ores et déjà inscrit, entre autres « un meilleur tourisme par opposition à plus de tourisme », « la Corse île verte en Méditerranée, si nous voulons être une destination différente au milieu d’un monde ultra-compétitif et qui le sera encore plus au sortir de la pandémie », puis l’innovation y compris technologique. « L’objectif est de privilégier un tourisme de la durée et soutenable car plus respectueux de la nature, des produits à circuits courts, une véritable gestion des déchets, une maîtrise de la consommation d’eau via des programmes spécifiques et un plan Énergie renouvelable. Ce qui se fonde sur trois principes en définitive, compétitivité, qualité et accessibilité. » Autant d’orientations en adéquation avec les valeurs prônées par Wintermed et auxquelles s’ajoutent « la mise en avant de la marque Safe Corsica assortie de normes sanitaires strictes et un meilleur classement de nos structures d’accueil ». C’est sûr, la sécurité sanitaire est une bonne raison de plus à présent de venir dans l’île.

Les porteurs du projet Wintermed attendent à présent le retour à des jours meilleurs, avec à la clé l’organisation de salons spécifiques, des déplacements dans les États partenaires.

En 2022, la Corse devrait servir de décor à la restitution du travail commun accompli à l’échelon européen.

« Des hôtes de marque seront au rendez-vous », assure-t-on. Et l’île bénéficiera d’un supplément de médiatisation et par conséquent de promotion.

VÉRONIQUE EMMANUELLI


Le touriste version 2021

La randonnée compte cette saison parmi les loisirs très prisés.
PIERRE-ANTOINE FOURNIL

Selon l’organisation mondiale du tourisme et Atout France, le touriste de 2021 privilégie dans l’ordre :

- la réassurance sanitaire : demande exponentielle des visiteurs (77 %).

- Un tourisme plus local et plus durable. L’objectif est de redécouvrir la France et les régions. Randonnée. Détente. Besoin de proximité à l’appui.

- Un tourisme patrimonial avec découverte de la culture et des savoir-faire d’une région.

- Une plus grande flexibilité consistant à modifier ou annuler un voyage facilement. 50% des voyageurs estiment que leur séjour doit être remboursable et veulent pouvoir annuler leur date sans frais.

- Des réservations de dernière minute.

- Une conception du voyage qui intègre le temps, le voyage, les échanges. Selon les observateurs, le tourisme intercontinental reprendra bien plus tard, avec la réouverture conjointe des frontières et des lignes aériennes.

La Méditerranée concentre un tiers des touristes mondiaux

V.E.

En drainant près de 300 millions de visiteurs chaque année, l’équivalent d’un tiers des touristes mondiaux, la Méditerranée est devenue, en un demi-siècle, la première destination touristique dans le monde. Selon les prévisions, la tendance va encore être à la hausse et n’est pas près de s’arrêter dans un futur proche. En 2050, selon les projections réalisées, la grande bleue pourrait attirer 500 millions de touristes. Mais le modèle a peut-être ses limites voire est à bout de souffle. Wintermed envisage de dépasser le célèbre le triptyque « sea, sand and sun », en français dans le texte, « mer, sable et soleil », assurent les partenaires.

Désormais, hors Covid, en Corse, plus de 50 % de la fréquentation est portée par l’avant et l’arrière-saison. Concrètement, en 2020, la chute de la fréquentation a été de 48 % sur l’ensemble de l’année entraînant les socioprofessionnels dans une tourmente historique avec plus de 4 000 emplois détruits. Avec 33 % du PIB contre 7 % pour la moyenne nationale, le tourisme est le principal levier économique à l’échelon local


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Réunions d'information ouvertes au public sur les avantages du classement des meublés de tourisme

Une nouvelle webcam à Santa Giulia