L’agence de tourisme partage les fortes inquiétudes @CorseMatin

De l’avis de Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’ATC, les mesures annoncées par le président ne représentent qu’un premier pas. Car, il reste de nombreux enjeux à clarifier. Seule certitude, à ce stade, la saison 2020 ne ressemblera à aucune autre
Marie-Antoinette Maupertuis : « L’ATC a des échanges permanents
avec l’ensemble des filières concernées ».
BUFFA CHRISTIAN
Lundi 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé la mise en œuvre « d’un plan spécifique » pour les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et de l’événementiel touchés de plein fouet par la crise sanitaire.
Ce qui donnera lieu, selon le chef de l’État à des annulations de charges et à l’octroi d’aides propres aux filières concernées, Dans la foulée, Marie Antoinette Maupertuis, présidente de l’agence de tourisme de la Corse
-ATC- acte une avancée. « Nous rentrons, dans les mois qui arrivent, dans une période très importante pour les professionnels du tourisme. Cette prise en compte des difficultés majeures qui s’annoncent est un premier pa», observe-t-elle.
En dépit du volontarisme affiché par le gouvernement, il est trop tôt, à l’évidence, pour se réjouir. Parce que les craintes sont loin d’être levées. « L’ATC ne peut que partager la très forte inquiétude des professionnels du tourisme », insiste la présidente. D’autant qu’il est difficile d’échapper à la confusion ambiante. Rien n’est acquis, pour le moment dans bien des domaines. « Car l’incertitude pèse sur différents aspects ; entre autres, les modalités de sortie de confinement, la sécurité sanitaire, l’ouverture des frontières, les travailleurs saisonniers, le pouvoir d’achat. »

« Le plan n’a pas été chiffré »

En parallèle, le plan de bataille élaboré pour redémarrer au mieux, laisse un sentiment d’inachevé manifeste. On rajoute de l’incertitude à l’incertitude. On ne clarifie pas suffisamment les enjeux. Parmi « les angles morts », mis en évidence par la présidente de l’ATC, figure « notamment l’absence calendrier, donc d’horizon. » Une zone d’ombre est particulièrement surprenante aussi. « Pour l’heure surtout, ce plan n’a pas été chiffré, son montant demeure inconnu », poursuit-elle.
D’autres lacunes sont apparues. « La question des vacances n’a pas été abordée et les professionnels restent dans le doute total. »
Des perspectives communes sont entachées d’approximations. « Les frontières avec les pays non Européens resteront fermées jusqu’à nouvel ordre »confirmant une nouvelle fois le scénario d’un été Franco-Français. L’équation n’est pas simple car si le déconfinement progressif doit débuter le 11 mai prochain, on sait que les hôtels, restaurants, cafés, musées, festivals, salles de spectacle et de théâtre garderont quant à eux portes closes. Le flou demeure« , estime Marie-Antoinette Maupertuis.
Pour l’heure, selon elle, seule une chose est sûre s’agissant des semaines et des mois à venir. »Il est un fait certain, la période estivale ne sera pas tout à fait normale. D’autant que le gouvernement a rappelé que l’important était d’avoir des engagements sanitaires pour garantir la santé des consommateurs et des voyageurs.«
On sait aussi que pour passer le cap, »1,26 milliard d’euros de prêts garantis par l’État ont déjà été accordés aux entreprises du secteur, ce qui représente 11,45 % des prêts garantis pas l’État.« Il a aussi les dispositions communes à tous : les mesures de chômage partiel prolongées et le montant du plan d’urgence pour les entreprises réévalué par Bercy, passant ainsi de 45 à 100 milliards d’euros.
Au plan national, les échanges se poursuivent et les rencontres s’enchaînent entre les acteurs de la filière touristique.
»Cette semaine, une réunion est programmée avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. À l’ordre du jour est inscrit l’allègement des charges. Mieux encore, leur annulation complète. Ce point est très attendu. Courant mai, le Premier ministre réunira un comité interministériel Tourisme (CIT) dont l’objectif est de préparer la reprise. À cette occasion seront détaillées des mesures pour relancer l’activité« , indique la présidente.
De leur côté, les partenaires insulaires mènent des discussions approfondies. On reste en alerte. »Bien évidemment, nous serons très attentifs aux mesures qui seront annoncées par le gouvernement cette semaine. Mais, depuis le 13 mars, l’ATC a des échanges permanents avec l’ensemble des filières concernées afin d’évaluer l’ensemble des scénarios possibles« , reprend-elle.
D’ores et déjà, dans l’île comme au plan national et international, au vu de l’ampleur de la crise sanitaire, c’est l’hypothèse d’une »année blanche « qui paraît la plus probable aux dires des professionnels du secteur occupés à gérer reports et annulations en série.
Une fois l’épidémie de coronavirus et le confinement passés, de nouveaux voyageurs pourraient voir le jour. Ils privilégieraient les destinations de proximité et bon marché. Ils se montreraient réticents à repousser les frontières et à prendre l’avion pour partir à l’autre bout du monde. On quitte sa maison mais rarement son pays d’origine. Ce qui laisse penser que la clientèle étrangère ne sera pas au rendez-vous dans l’île en 2020.
En plus des dispositifs d’accompagnement déployés par l’État et la collectivité de Corse, l’ATC mise, pour l’heure, sur une campagne de promotion exceptionnelle, l’équivalent de 3,8 millions investis. Une façon de continuer à occuper le terrain national.
En temps ordinaire, 75 % des touristes qui séjournent en Corse sont originaires des différentes régions de France.
VÉRONIQUE EMMANUELLI

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