Bars et restaurants : « Ouvrir est une absolue nécessité » @CorseMatin

Henri Ghelardini, restaurant l’Essentiel, place Saint-Nicolas a fait appel à une entreprise spécialisée de nettoyage et désinfection.
L’heure était à la mobilisation hier dans tous les établissements de Corse. Beaucoup d’impatience dans l’attente de l’intervention du Premier ministre mais tous se déclaraient prêts à rouvrir leurs portes malgré les incertitudes sur la saison
Branle-bas de combat hier, dans les bars et restaurants de Corse où l’on s’activait fébrilement en attendant les directives du Premier ministre, Edouard Philippe. Pour mettre la dernière main à divers travaux entrepris pendant la période de confinement - c’était le cas dans la plupart des établissements -
mais aussi pour reconditionner locaux et terrasses à l’accueil du public.
Plus une minute à perdre, « ouvrir est une absolue nécessité », confiait Henri Ghelardini, gérant de L’essentiel, place Saint-Nicolas, à Bastia, qui a fait appel à une entreprise spécialisée pour désinfecter les lieux, cuisines, salles, et sanitaires. « Tout a été nettoyé, nous en avons aussi profité pour peindre le restaurant, renouveler le mobilier et changer de déco. »

« Prêts à repartir »

Dans l’ensemble, en effet, on a fait peau neuve, c’est sans doute le seul aspect positif de la crise sanitaire qui a considérablement fragilisé ce secteur d’activité. « Nous n’étions pas éligibles aux aides de l’État, poursuivait-il, le confinement a dévoré toute notre trésorerie. Avec douze salariés, tenir à perte relevait de l’exploit. Aujourd’hui, nous sommes prêts à repartir, en conformité avec les préconisations gouvernementales, en espérant que les conditions d’accueil ne seront pas modifiées. »
Même impatience du côté du Vieux-Port où l’on attendait également confirmation de la date du 2 juin et du protocole à mettre en œuvre avec une pointe d’inquiétude. « Les mesures ne pourront pas être appliquées par tous. Aussi, nous espérons une tolérance de la mairie pour un complément de surface sur l’espace public, expliquait Ange Santoni, gérant du restaurant Jean Bart, et surtout une mise en place anticipée de la piétonnisation du Vieux-Port. Une réunion est prévue, nous devrions en savoir plus ce soir. »
Au Jean Bart, sur le Vieux-Port de Bastia, un « menu sans contact » sera proposé à la clientèle.

« Aller plus loin… »

L’établissement dispose d’une véranda et d’une terrasse mais se verra probablement contraint de diminuer sa capacité d’accueil de 30 à 40 %. « L’État nous aide mais il faudra aller plus loin sous forme de réduction de charges. Cette fermeture a été violente, elle a ruiné les restaurants, les stocks en cuisine représentaient des milliers d’euros, et il a fallu malgré tout, sans recette, continuer à s’acquitter des charges fixes. Les compagnies d’assurances doivent aussi se mobiliser sur les pertes d’exploitation. »
Le Jean Bart mettra en place toutes les mesures barrières pour sécuriser sa clientèle, les personnels seront équipés notamment de visière, et une application « menu sans contact » permettra de choisir ses plats sans la traditionnelle carte.
Le bistrot du marché, place du mercà, en plein préparatifs.

« Être fixés sur les transports »

Plus loin de Bastia, à Albo, le restaurant Morgantiest fin prêt pour la reprise après des travaux de rénovation d’envergure. Les locaux très spacieux, cuisines, salles et terrasses permettront de respecter la distanciation : « Je pense pouvoir maintenir au mieux 70 couverts sur 80 », précise Jean-Toussaint Morganti, patron de cette affaire familiale fondée en 1898 par son grand-père.
« Cette période de crise a été très dure, poursuit-il, nous avons dû contracter un emprunt d’État et placer nos trois employés en chômage partiel. Nous avons peu de lisibilité sur la saison, il faut donc que nous soyons très vite fixés sur la remise en service des transports. À cette date, on ne peut faire de projections, alors qu’il nous faut anticiper le recrutement éventuel de personnel en fonction du nombre de couverts. On ne peut rester dans l’incertitude. J’espère que le ministre allégera les mesures. »
Malgré le soulagement d’un retour imminent aux affaires, le moral n’est pas au beau fixe : « C’est une reprise compliquée, nous sommes contraints de nous adapter mais on ne pourra se contenter d’une saison a minimasouligne Karine Goffi, président de l’UMIH 2B. Les fiches sanitaires sont sur le bureau du gouvernement depuis le 24 avril et si nous en connaissons les grandes lignes, beaucoup d’incertitudes demeurent. Qu’en sera-t-il des transports alors que toutes les régions tendent vers une politique d’ouverture ? Nous ne pouvons travailler qu’avec les seuls locaux et la protection sanitaire a aussi un coût qui n’est pas anodin malgré les aides. Tout le monde va souffrir ! »
Les professionnels veulent se faire entendre, une mobilisation se prépare avec comme premier acte, un rassemblement ce samedi sur le port de commerce de Bastia.

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