Promesses de campagne : des paroles aux délibérations @CorseMatin

Le conseil a remis en cause la procédure de délégation de service public pour le projet d’extension du port de plaisance.

Trois heures trente de débats courtois et constructifs pour entériner à l’unanimité douze points à l’ordre du jour. Le conseil municipal qui s’est tenu mardi soir a été riche en décisions et en projets.

À commencer par un volet « finances » consacré à la médiathèque. Les travaux ont pris du retard en raison de la crise sanitaire, générant des dépenses supplémentaires auxquelles s’ajoutent celles liées aux modifications de marchés. «Soit un surcoût total de 511 000 euros », annonçait l’adjoint en charge des finances, Jacky Agostini. Ce dernier a également proposé l’attribution de subventions complémentaires aux associations. Celle-ci s’élève à 103 800 euros ventilés comme suit : Altri Monti (4 000 euros), École des parents et éducateurs (500 euros), Handicap Extrême-Sud (1 500 euros), épicerie solidaire et dignité (1 500 euros), I Baroni (9 800 euros), Produtrac (1 500 euros) et Cacel (85 000 euros). Enfin, une dernière délibération en matière de finances communales validait l’attribution d’une récompense à la 2dauphine de Miss Corse, Megan Castelli, pour un montant de 1 000 euros.

Nouvelles modalités pour la taxe de séjour

Le volet tourisme était confié à la conseillère en charge de cette délégation, Santina Ferracci, qui a exposé les nouvelles modalités en matière de taxe de séjour à compter du 1er janvier 2021. Cellesci consistent en la création d’une nouvelle catégorie d’hébergement dite « auberges collectives » (établissements dotés de dortoirs) et le passage des hébergements non-classés et des campings au régime réel. « Ce sera une année test pour voir si tout le monde joue le jeu », a prévenu Santina Ferracci.

La modification de la période de perception de la taxe de séjour est désormais annualisée. La commune a par ailleurs « tendu une main » en modifiant le taux d’abattement pour les établissements ouverts de 1 à 60 jours qui passe à 25 % au lieu de 10 auparavant. Etienne Cesari, élu d’opposition, a proposé la mise en place d’une commission de surveillance pour la taxe de séjour. Requête à laquelle le maire Jean-Christophe Angelini a répondu favorablement, en demandant « l’ouverture d’une réflexion pratique sur les procédures de surveillance et de contrôle ».

Abandon de la concession pour l’extension du port

C’est ensuite un débat récurrent des joutes électorales qui s’est retrouvé à la table du conseil, avec la délibération actant l’abandon de la procédure de concession du projet d’extension du port de plaisance et la résiliation du marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage conclu pour la passation de cette concession. Un engagement de campagne acté par délibération à l’unanimité. « Un consensus semble exister au sein de la population porto-vecchiaise pour une gestion du port en interne », faisait remarquer le maire. Plusieurs autres raisons ont motivé ce choix. À commencer par la pandémie de Covid-19 « qui fait peser une menace sur l’industrie de la plaisance et du nautisme et qui ne permet plus de prendre les mêmes risques », poursuivait Jean-Christophe Angelini.

Par ailleurs, l’exécutif a pris acte des difficultés que représentait le choix de la concession et confirme l’intérêt général du projet. « Le projet lui-même ne saurait être remis en cause, on a besoin de continuer l’extension en mer dans des modalités raisonnables ». Côté délais, la municipalité a demandé au sous-préfet la possibilité de reporter d’un an la prorogation du démarrage des travaux qui devaient s’achever en avril 2022. « Nous avons besoin d’un peu de temps mais nous sommes déjà au travail », a rassuré le premier magistrat. Georges Mela, ancien maire et désormais élu de l’opposition, a pris la parole sur ce dossier qu’il connaît bien, « si nous avons pris du retard c’est parce qu’on voulait lancer un référendum d’initiative locale », a-t-il justifié, « peut-être faut-il l’envisager pour permettre aux Porto-Vecchiais de s’exprimer », a-t-il poursuivi, reprenant ainsi, comme il le précisait lui-même, l’idée émise par l’équipe en place lors de la campagne municipale. Il a également mis en garde l’exécutif sur le risque de devoir refaire toutes les études déjà menées, « soyons prudents si nous partageons la volonté commune d’aboutir ». Dans les rangs de l’opposition toujours, Camille de Rocca Serra s’est interrogé sur les conséquences économiques d’une interruption de la maîtrise d’ouvrage et a rappelé que la plaisance ne bénéficie pas de subventions, « au mieux l’Adec pourrait participer aux études ». Et de prévenir : « Cette mandature ne suffira pas pour avoir un port digne de ce nom à Porto-Vecchio ».

Création d’un CCAS

À ce propos, Jean-Christophe Angelini a tenu à rafraîchir la mémoire de l’opposition (initiatrice du projet d’extension lorsqu’elle était aux responsabilités), « il y a une mémoire du dossier, un peu douloureuse et longtemps sujette de conflit, 17 ans et 2,4 millions d’euros d’études dépensés. Aujourd’hui, on aboutit à une forme de consensus en estimant que la procédure de concession dans ce contexte pose plus de difficultés que d’avantages. Annuler cette procédure ne demande ni indemnités, ni dépenses supplémentaires mais de fortes conséquences juridiques ». Concernant les leviers de financement, il a évoqué le recours à la caisse de dépôt et de consignation et une prévente des anneaux.

Parmi les autres points à l’ordre du jour, il fallait également retenir la création du centre communal d’action sociale, présentée par le conseiller Didier Lorenzoni. « Nous espérons avoir posé les bases réglementaires et administratives de cet outil d’ici le début de l’année pour lancer une action sociale pour ce territoire qui en manque cruellement », a-t-il souligné. « C’était un de nos engagements forts », précisait encore le maire.

Autre engagement, celui de développer et soutenir des actions d’économie solidaire. Une mission confiée à l’élu Vincent Gambini qui a demandé au conseil d’adhérer au réseau des territoires pour une économie solidaire, « afin de nous nourrir de ce que d’autres communes de notre taille ont pu faire. Cette adhésion va nous permettre de gagner du temps sur les projets que nous allons mettre en place ».

Enfin, Petru Anto Vesperini a annoncé la création du cunsigliu pà l’avvena qui va permettre à des jeunes de 15 à 25 ans de siéger au sein d’un conseil. « Il faut donner des moyens aux jeunes pour participer au débat démocratique et travailler sur les dossiers qui leur tiennent à cœur ». Ce conseil sera composé de 32 jeunes et fera l’objet d’une présentation officielle aujourd’hui à 11 heures pour en détailler l’organisation et les missions.

A noter également l’ajustement du programme de rénovation urbaine sur Pifano et U Stagnu qui sera détaillé dans une prochaine édition.

NADIA AMAR

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