Montagne : vivement la fin mai @CorseMatin

Dans un mois, un conseil stratégique du tourisme de montagne en dira davantage sur la validation par le Premier ministre des propositions du massif Corse. Hier, lors d’une table ronde cortenaise, le secrétaire d’État au tourisme a, en attendant, révélé une tendance favorable

Au-delà des élus, les professionnels de la montagne ont eu l’occasion de s’adresser au secrétaire d’État, dont Paul-André Acquaviva, qui a évoqué les obstacles en matière de formation des accompagnateurs.
@JOSÉ MARTINETTI


Je quitte la Corse avec des devoirs à faire’’. Jean-Baptiste Lemoyne parle avec le sourire en regardant droit dans les yeux les élus de la Corse. Pour boucler le programme de sa visite dans l’île, le secrétaire d’État chargé du tourisme est passé par Corte, hier après-midi. Il y a fait une moisson de rencontres, d’informations sur le dossier tourisme de montagne, largement débattu sur le campus universitaire Mariani. Présent en distanciel grâce à la visioconférence, son binôme Joël Giraud, secrétaire d’État à la ruralité, savait déjà à quoi s’en tenir. Il était à Corte, en octobre dernier, pour la tenue du congrès 2020 des élus de la montagne. Un événement lors duquel la Corse avait commencé à jeter les bases de son projet.

Depuis lors, ce projet a fait son chemin, Jean-Baptiste Lemoyne en a d’ailleurs témoigné, à la chaire de l’amphithéâtre Landry, en brandissant un document. « Je note que vous êtres très organisés, observe-t-il à l’intention de Jean-Félix Acquaviva, président du comité de massif qui a pris place à ses côtés. J’ai ici le tableau Excel qui recense toutes vos propositions de projets… Avec le chiffre en pied de colonne ». Il ne s’étendra pas sur le chiffre en question
- les 91 millions d’euros que pèse le projet dans sa globalité - mais le représentant du gouvernement énumérera volontiers les pistes lui paraissant les plus significatives. « La rénovation des refuges, le soutien aux stations, la valorisation du patrimoine, la mise en tourisme des parcours archéologiques, la réhabilitation de la transhumance… ». En attendant de faire savoir si l’État sera généreux, Jean-Baptiste Lemoyne n’a pas été avare sur les mots. « Tout ça fait chaud au cœur, et démontre qu’il n’y a pas de fatalisme de votre part. Je crois qu’aujourd’hui il faut sortir des objets de colloque que ces sujets sont trop souvent, pour apporter de véritables réponses structurelles aux réalités de votre territoire de montagne ». En clair, plein feu sur les projets, pour dire ce que l’on veut vraiment en faire. De l’avis du secrétaire d’État, le massif corse, pourtant plus faible économiquement que les territoires d’altitude continentaux, a aussi son coup d’avance. « Il est en avance sur les autres dans la mesure où il a déjà bien développé les activités estivales. Dans les autres massifs, l’enjeu est de désaisonnaliser pour être moins dépendant de l’hiver. »

Son regard sur le massif corse, il se nourrit d’une écoute, attentive hier encore sur le campus cortenais. Celle des professionnels de la montagne et du sport nature, préoccupés par une formation des accompagnateurs qui les contraint à partir sur le continent, ou encore alertés par une surfréquentation qui met parfois en péril le milieu. Un message délivré par Paul-André Acquaviva et Sauveur Grisoni, relayé par François Sargentini en sa qualité de président de l’Office de l’environnement. En tant que président de la communauté de communes du Centre Corse, Antoine Orsini a tenu, pour sa part, à faire partager sa charte pour un tourisme durable. Président de la chambre régionale d’agriculture, Jean-François Sammarcelli a rappelé qu’il était d’abord un berger, soucieux de faire valoir « le triptyque montagne-tourisme-agriculture ».

Jean-Baptiste Lemoyne fait savoir qu’il est sensible à tous les arguments. « On avance sur un certain nombre de réflexions, mais j’entends d’autres problématiques : la régulation des publics, la cohabitation entre les différentes activités, mais aussi et surtout l’espoir des élus qui ont des projets concrets. Je repars avec cette liste après avoir reçu le message pour un développement harmonieux de la montagne. Le Premier ministre nous a demandé de faire remonter des propositions. De retour de Corse, j’en ai dans ma musette et le Premier ministre fera des annonces à la fin du mois de mai ». Quelques instants auparavant, le secrétaire d’État au tourisme avait donné les détails de ce calendrier.

« Entre le 25 et le 30 du mois prochain, Jean Castex tiendra un conseil stratégique du tourisme de montagne. On en saura davantage à ce moment-là sur la prise en considération des propositions corses. Je souhaite pour ma part, aussi, inscrire ce travail dans la durée en déclinant à la Corse le comité de filière tourisme ». Coiffé de sa casquette de président du comité de massif, Jean-Félix Acquaviva ne cachait pas sa satisfaction à l’issue de cette table ronde, et sa confiance en l’avenir du plan d’aménagement de la montagne corse.

Relayant l’observation de Gilles Simeoni qui observait que « l’État mérite cette fois d’être remercié publiquement », le député de la Haute-Corse souligne : « un mouvement de ligne sensible qui s’est développé dans le cadre de ce travail, par le prisme de notre participation à l’Anem et notre volonté de développer la stratégie d’île-montagne. Nous sommes sur une convergence de travail, loin de la défiance ».

« Ces sujets sont trop souvent des objets de colloques. Il faut apporter des réponses structurelles »

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