Extrême-Sud : le casse-tête pour trouver des saisonniers @CorseMatin

La saison est lancée à Porto-Vecchio, mais des inquiétudes demeurent quant aux embauches

estivales. - ARCHIVES S.O.


Si après de longs mois de fermeture la saison semble lancée, les équipes 
ne sont pas toujours au complet, notamment à cause de recrutements tardifs. Une situation qui inquiète les socioprofessionnels qui craignent de ne pas pouvoir assurer correctement le service aux clients.

La saison s’annonce, d’après les premiers retours des professionnels, sous de bons auspices. « Les chiffres sont plutôt encourageants, et plusieurs socioprofessionnels m’annoncent déjà un taux de réservations bien meilleur que l’an passé, en espérant que ce soit davantage qu’un »effet ponts du mois de mai« , sourit Sandra Morelli, présidente de l’association de commerçants A Rinascita, à Porto-Vecchio, et responsable de la Fédération des commerçants et artisans du Grand sud et de l’intérieur.

Mais il se pourrait bien que, pour certains, des problèmes subsistent, en particulier en ce qui concerne les recrutements.

Le début de saison tardif a causé des soucis et continue d’en poser. Il suffit de jeter un oeil rapide aux réseaux sociaux pour s’en rendre compte : les petites annonces sur les groupes dédiés sont toujours bien présentes. »Les hôteliers, notamment, m’ont fait part de difficultés, avec des saisonniers qui ne restent pas ou ont trouvé ailleurs. Les patrons font donc beaucoup fonctionner les réseaux en interne pour recruter, mais cela n’a rien d’évident.«

Fini le temps où les jeunes venaient spontanément déposer leurs candidatures dans les restaurants et autres bars : »J’ai eu très peu de CV cette année, trois au lieu d’une dizaine en moyenne, alors que ce sont des postes nourris et logés, avec deux jours de repos par semaine, et donc des conditions plutôt favorables.

J’ai la sensation que beaucoup de saisonniers ont changé de voie professionnelle, et ma difficulté a été de trouver certains postes qualifiés, comme mon chef de partie« , résume Nathalie Cavel, restauratrice.

Même son de cloche dans les boutiques : »Il faut passer par Pôle Emploi, les réseaux sociaux, aussi, et nous n’avons eu quasiment aucune candidature spontanée. On cherche des personnes qui ont un minimum de qualifications, et cela rend les choses plus complexes, d’autant que nous ne pouvons prendre que des gens qui disposent d’un logement ici« , explique Marion Perez, responsable de la boutique Karma Koma.

Le logement, problème récurrent

La problématique du logement revient régulièrement comme l’un des freins à l’embauche saisonnière : » Si j’ai pu quasiment boucler mon recrutement en avril, c’est probablement aussi parce que nous avons pu mettre en place des logements pour accueillir les saisonniers dans de bonnes conditions« , avance Paul Canarelli, le propriétaire du domaine de Murtoli qui emploie 200 saisonniers, » dont une large partie revient chaque année depuis longtemps, ce qui facilite les embauches, même s’il me manque toujours cinq postes qualifiés et que nous

avons étalé l’entrée des salariés jusqu’en juin pour ne pas prendre trop de risques« .

Même si les différents lieux commencent à fonctionner dans l’Extrême-Sud, la pleine saison continue d’inquiéter les socio-professionnels. »Je n’ai pas eu de trop grosses difficultés à trouver des saisonniers, même s’il me manque toujours deux personnels sur une équipe de sept. Depuis l’ouverture des terrasses, c’est encore plus difficile pour les petites structures car les saisonniers ont tendance à se diriger plutôt vers les restaurants. Pour le moment, cela reste gérable, mais ce sera très compliqué d’assurer la pleine saison si je ne trouve pas ces personnes supplémentaires« , détaille David Lemasson, responsable de l’Art de la glace.

Un constat partagé par Sophia Piquet, responsable de la boutique de prêt-àporter Mare di latte. »Je cherche encore une personne pour un contrat de 30 heures pour les mois de juillet et août. Sans elle, je ne sais pas comment nous allons nous organiser à deux… J’ai quand même eu pas mal de CV mais il s’agissait principalement de très jeunes personnes qui manquaient malheureusement d’expérience pour assurer une saison intense. C’est surprenant de voir les difficultés que nous avons cette année.« Parmi les explications aux difficultés du recrutement, le chômage partiel qui, s’il a accompagné certains salariés pendant la crise sanitaire, ne les a pas incités à changer d’entreprise. »Contrairement à l’année dernière, le chômage partiel n’est autorisé que pour les travailleurs dont le contrat a été renouvelé, donc les employeurs comme les salariés n’ont pas voulu prendre de risques en prévoyant de nouvelles embauches« , note Sandra Morelli.

Désormais, reste à savoir si les différents dispositifs mis en place pour l’embauche de personnel durant la saison estivale, notamment le CDI saisonnier - qui reste peu connu, voire carrément méconnu - permettront aux socioprofessionnels du tourisme de l’Extrême-Sud de compléter leurs effectifs avant le début de la saison estivale.


O.A. ET S.O.

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