L'agence du tourisme de la Corse décide d'investir dans le tourisme durable @CorseMatin

Guy Susini (au premier plan) témoignait hier de l'avantage de bénéficier de l'Ecolabel.
En finançant les études des établissements qui souhaitent bénéficier de l'Écolabel européen, l'ATC veut impulser une autre vision, plus axée sur le moyen-long terme mais aussi se mettre en phase avec une clientèle de plus en plus préoccupée par l'avenir de la planète


En matière de protection de l'environnement et de gestion durable des ressources, le tourisme, jusqu'à très récemment, faisait figure de mauvais élève, vitrine d'une société de la surconsommation et du lascia corre généralisé. Sauf que les pratiques évoluent. Dans le bon sens. Ce sont ces nouvelles pratiques vertueuses que l'agence du tourisme de la Corse(ATC) entend promouvoir, en encourageant les hébergeurs (hôtels, campings, gîtes) à se doter de l'Écolabel européen.

Angèle Bastiani a décidé de miser sur un tourisme durable et équitable. -   
Ce label, qui existe depuis 1992 définit 67 critères (dont 22 obligatoires). Les établissements qui en bénéficient ont effectué de véritables efforts en matière de neutralité carbone ou de gestion de l'eau mais également dans des domaines beaucoup moins spectaculaires. L'abandon de certains détergents pour l'entretien des locaux, l'arrêt de l'utilisation des verres en plastique dans les salles de bains, le tri et la réduction des déchets font partie des critères.

Un budget de 200 000 €

"En 2021, on ne peut plus concevoir le tourisme autrement que dans sa version durable, respectueuse de l'environnement et équitable. C'est l'un de nos engagements majeurs, à l'ATC et à la Collectivité de Corse", a assuré la présidente de l'ATC, Angèle Bastiani, dans sa présentation du dispositif mis en place par son agence.

Ce dispositif, cofinancé par l'Ademe consiste à aider les propriétaires d'établissement à établir le diagnostic des modifications à effectuer. Trois organismes ont été choisis pour effectuer ce diagnostic et les études qu'ils effectueront seront totalement financées par des fonds provenant de l'agence du tourisme et de l'Ademe.

"Il s'agit d'un budget de 200 000 €. 40 000 de l'Ademe et 160 000 de l'ATC", précise Angèle Bastiani.

La certification Écolabel sera ensuite attribuée par l'Afnor, une fois les travaux achevés et les bonnes pratiques mises en place.

Pour l'heure, en Corse, une douzaine d'établissements (hôtels et campings) bénéficient de l'Écolabel. C'est beaucoup moins qu'en Bretagne ou en Nouvelle-Aquitaine, mais beaucoup plus qu'en Paca, région touristique par excellence pourtant.

Un club qui ne peut que grandir

Ce club des écolabellisés, l'hôtelier Guy Susini en est le président. Il reconnaît que son établissement, construit en 2011, appliquait déjà un certain nombre de critères rien qu'en respectant les normes de construction. Pour autant, il s'est lancé dans cette démarche volontariste et a dû changer un certain nombre de pratiques. "J'ai été sensibilisé aussi, sur la question des déchets. Ne plus utiliser des gobelets classiques, installer des distributeurs et non pas des produits emballés dans les salles de bains", détaille Guy Susini.

Pour autant, "il ne s'agit pas d'une recherche de profit immédiat, c'est avant tout une adhésion philosophique et sociale", prévient l'hôtelier. Il est clair néanmoins que la démarche n'est pas neutre, même en termes de budget. Les économies en électricité et en eau, par exemple, font partie de la rentabilité d'un établissement, à moyen terme.

Surtout, il y a une question d'image de marque. La clientèle - surtout dans la jeune génération - est de plus en plus sensible aux questions environnementales, comme elle est sensible à la notion d'activité équitable (qu'il s'agisse de tourisme ou d'agriculture).

"Il y a une véritable demande, notamment des vacanciers qui viennent d'Europe du Nord", confirme Angèle Bastiani. Le club des écolabellisés a donc de fortes chances de s'agrandir car il s'agit d'une clientèle à haut pouvoir d'achat, susceptible, de surcroît, d'être présente sur les "ailes de saison" comme disent les professionnels du tourisme.

Avec une possibilité de subventionner le diagnostic de son établissement à 100 %, puis de bénéficier des aides du plan de relance pour la réalisation des travaux, il est clair que l'écolabellisation peut trouver des adeptes parmi les hôteliers et propriétaires de camping dans l'île.

C'est clairement le souhait de l'ATC qui veut à la fois développer une industrie essentielle dans l'économie insulaire, tout en préservant l'un des principaux atouts de la Corse : sa nature encore épargnée.

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